Avec notre correspondant à Beyrouth, Paul Khalifeh
Mercredi soir, la rue bouillonnait à Beyrouth. Des groupes de manifestants commençaient à se rassembler dans le centre-ville à l’appel des partis politiques chrétiens et de mouvements de la société civile. Ils entendaient passer la nuit sur place pour empêcher la tenue d’une séance parlementaire consacrée, ce jeudi, à la prorogation jusqu’en juin 2018 du mandat de la Chambre, pour la troisième fois consécutive. Une mesure décriée par le chef de l’Etat Michel Aoun et les partis politiques chrétiens.
En soirée, le président Aoun s’est adressé à la nation. Dans une brève allocution retransmise en direct par les chaînes de télévision et les stations de radio, il a annoncé le report de la séance. C’est la première fois depuis la fin de la guerre civile, il y a 27 ans, qu’un président de la République utilise cette prérogative constitutionnelle.
Après l’intervention du chef de l’Etat, le président du Parlement, Nabih Berry, a reporté au 15 mai la séance prévue ce jeudi, et les manifestants ont commencé à quitter les rues. Les partis politiques ont maintenant un mois pour s’entendre sur une nouvelle loi électorale. S’ils échouent, le Liban risque d’être plongé dans une crise politique majeure.