Avec notre correspondant à Erbil, Wilson Fache
Les résidents de Mossoul admis ces deux derniers jours souffraient notamment d'irritations au niveau des yeux et de la peau, de vomissements et de forte toux. Parce que ces civils ont été exposés à deux endroits différents à deux jours d'intervalle, il semblerait donc qu'il y ait eu deux attaques.
La Croix-Rouge ignore quel camp a fait usage d'armes chimiques, mais tout pointe vers le groupe Etat islamique. Et ça ne serait pas la première fois. Les jihadistes ont utilisé des armes chimiques en Irak au moins à 50 reprises ces deux dernières années, principalement du chlore.
Les forces irakiennes ont plusieurs fois retrouvé des ateliers de production d'armes chimiques dans les villes reprises aux jihadistes. C'est en fait assez simple d'utilisation. On a pu le voir par le passé : il leur suffit d'ajouter l'agent chimique dans des obus ou des roquettes qu'ils produisent eux-mêmes.
Mais l'utilisation d'armes chimiques par le groupe Etat islamique est à relativiser. Dans les hôpitaux autour de Mossoul, les médecins rappellent que tout au long de cette guerre ils n'ont eu qu'un nombre limité de patients intoxiqués par des armes chimiques et que la majorité d'entre eux se portent bien aujourd'hui.
La vraie menace, ça reste les voitures piégées, les kamikazes et les obus de mortier, qui peuvent faire des dizaines de morts en une seule attaque.
→ A (re) lire : Irak: les civils en première ligne de la bataille de Mossoul