Avec notre correspondante à New York, Marie Bourreau
Face au risque de famine, la coalition militaire a répondu de la manière la plus cynique qui soit en bombardant toujours plus intensivement le port d'Hodeida, sur la mer Rouge, une zone d'approvisionnement stratégique. En coupant ce point d'accès, les Saoudiens affament donc un peu plus la capitale, Sanaa, et le centre du pays, contrôlée par les rebelles houthis.
Le Yémen est dépendant à plus de 90 % des importations. L'ONU tire donc la sonnette d'alarme, demandant un accès libre et sans entrave à tous les ports de la mer Rouge, où transite une grande partie de son aide humanitaire. Il faudrait débloquer 1,6 milliard d'euros pour pouvoir empêcher cette catastrophe imminente.
Antonio Guterres, secrétaire général de l'ONU, a assuré en avoir parlé avec les dirigeants saoudiens lors de sa visite officielle dans le royaume la semaine dernière. Mais un rapport d'un groupe d'experts sur le Yémen transmis au Conseil de sécurité est très pessimiste. Aucune des parties n'a manifesté d'intérêt pour des pourparlers de paix. C'est pourtant la seule issue pour éviter la mort de centaines de milliers de civils pris en otage.