Avec notre envoyé spécial à Munich, Pascal Thibaut
L’émissaire des Nations unies sur la Syrie s’est interrogé à Munich : « Mais où sont les Etats-Unis ? » Il a dû reconnaître qu’il n’avait pas de réponse à cette question, à quelques jours d’un nouveau round de négociations sur la Syrie, sous l’égide de l'ONU à Genève.
On a juste pu entendre un représentant du département d’Etat américain, qui participait à cette même table ronde, préciser, sans être très concret : « Nous sommes en train de revoir tout le processus de fond en comble. »
Ce nouveau round de négociations à Genève, qui s’ouvrira jeudi, fait suite à trois précédentes rencontres en 2016, qui n’ont pas apporté un progrès significatif sur les discussions, en raison des dissensions sur l’avenir du président syrien Bachar el-Assad, ainsi que sur la transition politique.
« Essayer de nouveau »
« Il est temps d’essayer de nouveau », a lancé Staffan de Mistura à Munich, rappelant que les conditions avaient changé avec le rapprochement entre Moscou, allié indéfectible de Damas, et Ankara, soutien de l’opposition. Un rapprochement qui a permis d'ailleurs l’établissement fin décembre 2016 d’un cessez-le-feu très volatil et d’un processus de négociations à Astana, au Kazakhstan, centré sur le respect de ce cessez-le-feu.
Staffan de Mistura a jugé que la rencontre d’Astana avait été utile et que si un cessez-le-feu pouvait se mettre en place et permettre l’acheminement de l’aide humanitaire, cela constituerait un progrès. Mais les discussions de Genève sur une solution politique du conflit sont beaucoup plus compliquées. Staffan de Mistura est resté très prudent sur une possible issue concrète, voire positive, de la rencontre qui aura lieu dans quelques jours.