Avec notre envoyé spécial à Alep, Daniel Vallot
Elle pénètre à pas hésitants sur l'esplanade de la mosquée. C'est la première fois que cette enseignante à la retraite vient ici depuis la fin des combats. Devant elle, le minaret effondré, les murs criblés de balles, et un sol envahi par les gravats et la ferraille.
« C'est tellement triste. J'ai envie de pleurer quand je vois ce qui est arrivé ici, raconte-t-elle. C'est notre civilisation qui s'est effondrée ! Cette mosquée représente tellement de choses. L'histoire de nos ancêtres, l'existence de notre pays, et tout notre patrimoine. »
La citadelle d'Alep, seul vestige de la Vieille ville encore intact
Non loin de la mosquée des Omeyyades, le souk de la Vieille ville offre lui aussi un visage de désolation. Durant la bataille, l'armée syrienne et les rebelles se sont affrontés pied à pied dans ces galeries désormais silencieuses.
Un véritable désastre, déclare à RFI un commerçant venu contempler dans l'obscurité, les restes de son ancienne échoppe.
« Je ne trouve pas les mots pour dire ce que je ressens. Auparavant c'était un endroit plein de vie, de jour comme de nuit ! J'espère que le souk retrouvera toute sa beauté mais il va falloir des années pour reconstruire », déplore-t-il.
A l'extérieur, un soldat affalé sur une chaise écoute des chansons patriotiques, devant un portrait immense de Bachar el-Assad. Derrière lui se dessine la citadelle d'Alep, restée debout et quasiment intacte. C'est le seul édifice de la Vieille ville à conserver l'apparence qui était la sienne avant la guerre.