Avec notre correspondant à Beyrouth, Paul Khalifeh
Pris en tenaille entre l’armée turque et ses supplétifs syriens, et l’armée syrienne et ses alliés du Hezbollah libanais, le groupe Etat islamique voit ses options réduites à al-Bab: résister sans perspective de victoire dans cette ville de cent mille habitants ou retirer le reste de ses troupes en empruntant les quelques routes secondaires laissées sciemment ouvertes par les assaillants au sud-est, vers Raqqa.
Les Turcs et les rebelles syriens sont entrés samedi dans la ville par l’Ouest et ont occupé des positions stratégiques, dont un hôpital et les silos. Au Sud, l’armée syrienne et ses alliés ont pris la localité de Tadef et ne sont plus qu’à un kilomètre et demi de l’entrée d’al-Bab.
Selon le ministère russe de la Défense, les jihadistes auraient perdu à Tadef 650 combattants. En prenant ce faubourg, les troupes du régime sont plus proches du centre-ville que l’armée turque et les rebelles, comme l’explique le directeur de l’Observatoire syrien des droits de l’homme, Rami Abdel Rahmane.
Après les développements des dernières heures, l’armée gouvernementale et les rebelles soutenus par la Turquie sont désormais en contact. Malgré quelques escarmouches, les deux camps ont jusqu'à présent évité l’affrontement direct. Mais l’incertitude reste totale sur le sort d’al-Bab après la défaite prévue des jihadistes.