Des milliers de manifestants, essentiellement des partisans du chef chiite Moqtada Sadr, se sont rassemblés au cœur de la capitale irakienne pour réclamer des réformes électorales avant un scrutin provincial prévu en septembre. La manifestation a débuté pacifiquement et plusieurs orateurs se sont exprimés devant une foule nombreuse place Tahrir. Mais des manifestants ont par la suite tenté par la force de franchir un cordon policier sécurisant la voie principale conduisant à la Zone verte.
La police a fait état de 11 blessés parmi les manifestants, touchés par des balles en caoutchouc ou des grenades lacrymogènes. Des dizaines de cas de suffocation ont également été soignés. Des images de la télévision ont montré au moins deux personnes qui semblaient grièvement blessées à la tête.
Les manifestants avaient reçu le feu vert de Moqtada Sadr pour une escalade de leur mouvement de contestation. « Si vous voulez vous approcher des portes de la zone verte pour affirmer vos revendications et les faire résonner auprès de ceux de l'autre côté de la clôture (...) vous pouvez », a dit le dignitaire chiite dans un communiqué.
Il a encouragé les manifestants à y rester jusqu'au coucher du soleil, mais les a prévenus de ne pas essayer de forcer leur entrée dans la zone fortifiée.
L'an dernier, les partisans de Sadr avaient envahi à deux reprises la Zone verte, qui abrite la commission électorale ainsi que l'essentiel des institutions clés de l'Etat. Moqtada Sadr, descendant d'une influente famille religieuse, s'est réinventé comme un champion des réformes en Irak après être devenu populaire en se rebellant par les armes contre les Américains à la suite de l'invasion de l'Irak en 2003.
Il a appelé le Premier ministre Haider al-Abadi à répondre aux revendications de la contestation. Les protestataires, qui appellent depuis des mois à de profondes réformes politiques, estiment notamment que la loi électorale en vigueur sert les intérêts des grands partis qu'ils accusent de corruption et de népotisme et jugent que la commission n'est pas indépendante.
(avec AFP)