Avec notre envoyée spéciale à Esh Kodesh, Marine Vlahovic
Des vignes et des champs à perte de vue, un panorama lunaire à couper le souffle. Perchée sur une colline en plein centre de la Cisjordanie, Esh Kodesh est une colonie non reconnue par le gouvernement israélien et entourée de dizaines d'hectares de terres agricoles palestiniennes qui désormais appartiennent légalement aux colons, lesquels sont peu disposés à parler. « Non, non, je ne veux pas être interviewée, je n'aime pas ça », réagit une femme.
Une quarantaine de familles considérées comme radicales sont installées ici. Aharon Katzuf, leur porte-parole au visage d'ange, arbore un large sourire. Il attendait cette loi depuis longtemps. « On va enfin pouvoir cesser de penser au fait que des hommes, des femmes et des enfants peuvent être jetés à la rue. Grâce à Dieu, la loi a été finalement votée et les gens seront enfin protégés par le droit », se félicite-t-il.
Parce qu'elle légalise rétroactivement 4 000 unités de logements, cette loi a de grandes chances d'être abrogée par la Cour suprême israélienne. Aharon Katzuf n'en a que faire. « Si elle est abrogée, ne vous inquiétez pas, nous continuerons, nous sommes de plus en plus forts. Nous avons construit ici, nous continuerons à construire et mes enfants à leur tour, avec ou sans loi, avec ou sans l'accord de la Cour suprême. Nous sommes ici, et nous allons rester », promet-il.
Des associations de défense des droits des Palestiniens ont déjà annoncé qu'elles saisiraient très prochainement la Haute autorité de justice israélienne.
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