La joie des colons israéliens après l'adoption d'une loi en leur faveur

Depuis l'adoption lundi 6 février de la loi controversée permettant à l'Etat Hébreu de légaliser rétroactivement des colonies «sauvages» et de s'approprier des centaines d'hectares de terres en Cisjordanie, les critiques ne cessent de pleuvoir. François Hollande, qui recevait le président de l'Autorité Palestinienne Mahmoud Abbas à Paris mardi, a estimé que l'accélération de la colonisation «ouvrirait la voie de fait à une annexion des Territoires occupés». Si cette loi controversée a de grandes chances d'être retoquée par la Cour suprême, les colons de leur côté se félicitent de son adoption et disent ne pas craindre son abrogation.

Avec notre envoyée spéciale à Esh Kodesh,  Marine Vlahovic

Des vignes et des champs à perte de vue, un panorama lunaire à couper le souffle. Perchée sur une colline en plein centre de la Cisjordanie, Esh Kodesh est une colonie non reconnue par le gouvernement israélien et entourée de dizaines d'hectares de terres agricoles palestiniennes qui désormais appartiennent légalement aux colons, lesquels sont peu disposés à parler. « Non, non, je ne veux pas être interviewée, je n'aime pas ça », réagit une femme.

Une quarantaine de familles considérées comme radicales sont installées ici. Aharon Katzuf, leur porte-parole au visage d'ange, arbore un large sourire. Il attendait cette loi depuis longtemps. « On va enfin pouvoir cesser de penser au fait que des hommes, des femmes et des enfants peuvent être jetés à la rue. Grâce à Dieu, la loi a été finalement votée et les gens seront enfin protégés par le droit », se félicite-t-il.

Parce qu'elle légalise rétroactivement 4 000 unités de logements, cette loi a de grandes chances d'être abrogée par la Cour suprême israélienne. Aharon Katzuf n'en a que faire. « Si elle est abrogée, ne vous inquiétez pas, nous continuerons, nous sommes de plus en plus forts. Nous avons construit ici, nous continuerons à construire et mes enfants à leur tour, avec ou sans loi, avec ou sans l'accord de la Cour suprême. Nous sommes ici, et nous allons rester », promet-il.

Des associations de défense des droits des Palestiniens ont déjà annoncé qu'elles saisiraient très prochainement la Haute autorité de justice israélienne.

→ A (RE)LIRE : Hollande et Abbas dénoncent la loi israélienne en faveur des colons

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