Hollande et Abbas dénoncent la loi israélienne en faveur des colons

François Hollande a reçu mardi après-midi 7 février à l'Elysée le président de l'Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas. Ils ont vivement rejeté la nouvelle loi israélienne qui permettrait à Israël de s'approprier de nouvelles terres palestiniennes en Cisjordanie occupée. « Une loi contraire au droit international », a déclaré le président français, car « elle conduirait de fait à une annexion des territoires occupés ». Une loi que Mahmoud Abbas a quant à lui qualifié « d'agression contre son peuple ».

« Dans un défi flagrant aux souhaits de la communauté internationale [...] le gouvernement israélien a présenté un projet de loi hier à la Knesset qui autorise le vol des terres palestiniennes privées au profit des colons et qui légalise de manière rétroactive les colonies sur l'ensemble des terres palestiniennes occupées depuis 1967, y compris Jérusalem-Est », a dénoncé M. Abbas mardi 7 février 2017.

Adoptée dans la nuit de lundi à mardi par le Parlement israélien, cette loi autorise l'Etat israélien à s'approprier, contre compensation, des terrains privés palestiniens sur lesquels des Israéliens ont construit sans autorisation en Cisjordanie occupée. Selon ses promoteurs, elle doit aussi protéger les colons d'évictions, comme celle survenue la semaine passée dans la colonie sauvage d'Amona.

« Cette loi est contraire au droit international », insiste cependant le président de l'Autorité palestinienne, qui était au côté du président français François Hollande lors d'une déclaration conjointe à Paris. Mahmoud Abbas a annoncé qu'il saisirait les tribunaux internationaux pour « préserver l'existence et la terre des Palestiniens ». « Ce que fait Israël aujourd'hui, c'est travailler pour un Etat sur la base du système de l'apartheid », dénonce-t-il.

Evoquant aussi « les dernières déclarations du gouvernement israélien sur la construction de milliers de logements dans nos terres occupées depuis 1967 », Mahmoud Abbas a lancé : « C'est une agression contre notre peuple à laquelle nous nous opposerons. »

Hollande, l'ONU et l'UE condamnent la loi

« Je veux croire qu'Israël et son gouvernement peuvent revenir sur ce texte et peuvent reculer », a déclaré pour sa part François Hollande qui s'est alarmé de cette « accélération des colonisations » désormais « couverte par un cadre légal puisque le Parlement israélien, hier, a adopté un texte qui, s'il est confirmé par la Cour constitutionnelle, aurait pour conséquence de légaliser les colonies sauvages ».

La loi conduirait, a-t-il souligné, « à une annexion de fait des territoires occupés ». Et de dénoncer également avec son invité du jour l'annonce faite par l'administration de Donald Trump de transférer l'ambassade américaine en Israël de Tel Aviv à Jérusalem. Une mesure qui irait à l'encontre de la position de l'ONU sur le statut de la Ville sainte, qui menace la solution à deux Etats, et qui risque selon MM. Abbas et Hollande d'embraser davantage la région.

De son côté, le secrétaire général de l'ONU a estimé lui aussi que la nouvelle loi israélienne en faveur des colons viole la législation internationale. Cette loi « est en infraction avec la loi internationale et aura d'importantes conséquences juridiques pour Israël », a affirmé Antonio Guterres dans un communiqué. La colonisation israélienne franchit « une ligne rouge », affirment les Nations unies.

L'Union européenne, quant à elle, exhorte Israël à ne pas mettre en œuvre ce texte. « L'Union européenne condamne la récente adoption de cette loi par la Knesset », écrit la chef de la diplomatie européenne, Federica Mogherini, dans un communiqué diffusé ce mardi.


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