Nora* vit au Caire, a 60 ans, a perdu son mari et, comme plus de la moitié des Égyptiens, n'a pas d'assurance maladie. Alors lorsqu'en 2013, Nora apprend qu'elle souffre d'un cancer, son médecin lui propose de participer à un essai clinique pour obtenir des médicaments gratuitement. Par nécessité, elle accepte. Le témoignage de Nora est l'un de ceux que l'on peut lire dans le rapport de Public Eye.
L'Egypte présente de nombreux avantages pour les laboratoires, expliquent les auteurs : une population importante, des hôpitaux relativement bien équipés, des chercheurs qui ne coûtent pas trop cher et une législation peu contraignante. Au-delà des risques inhérents à tout essai clinique, les auteurs du rapport relèvent pourtant des dysfonctionnements : des protocoles de recherche non respectés, des laboratoires peu transparents... Sans oublier le fait que, contrairement à ce que préconisent les recommandations internationales, une fois validés, les médicaments testés ne sont pas toujours disponibles à la vente en Egypte, ou bien à des prix exorbitants, y compris pour les malades ayant participé aux tests.
Résultat, à moins de signer pour un nouvel essai, ils sont souvent obligés d'arrêter leur traitement, avec parfois des conséquences graves, puisque plus de la moitié des médicaments testés concernent des traitements de lutte contre le cancer.
(RE)ECOUTER → Ayman Sabae, spécialiste en santé publique et membre de l'ONG Egyptian Initiative for Personal Rights, invité de RFI lundi 23 janvier
(RE)LIRE → [Reportage] Egypte: les médicaments, une denrée rare
* Prénom d'emprunt