Ayman Sabae, spécialiste en santé publique et membre de l'ONG Egyptian Initiative for Personal Rights. Il est l'un des auteurs de cette étude.
« Il y a une multitude de centres de recherche académique et de centres hospitaliers universitaires où il y a un grand nombre de patients qui se rendent là-bas tous les jours et c’est très important pour pouvoir faire ses recherches où le recrutement des participants est quelque chose d’assez laborieux. Et puis cela coûte beaucoup moins cher parce que les salaires en Egypte ne sont pas aussi élevés qu’en Europe. Et puis la troisième raison, c’est que commme il y a beaucoup de problème endémique de santé publique, c’est très facile de trouver des patients que l’on appelle ‘des patients naïfs au traitement’, ce sont des patients qui n’ont jamais eu de traitement et l’on peut faire les tests en sachant que c’est leur premier traitement, et ça c’est très difficile à avoir dans d’autres pays (…).
Certains y voient même une source d’apaisement pour le peuple : les médicaments sont disponibles pour les gens qui ne peuvent pas payer. Et cette mentalité est même présente au niveau des doyens des facultés de médecins et même parfois du ministère de la Santé.
(...) La grande majorité des traitements testés en Egypte sont des traitements pour lutter contre le cancer mais il y a aussi des essais de médicaments pour lutter contre l’hépatite C, maladie endémique dans le pays (…).
Quand les essais s’arrêtent, les compagnies pharmaceutiques sont normalement obligées de donner les médicaments aux patients qui ont participé aux essais mais ce n’est pas toujours le cas. On leur promet parfois de participer à d’autres essais et ainsi ils pourront continuer à recevoir leur traitement. Ils deviennent alors des cobayes à vie pour avoir leur traitement. Ce n’est pas un choix qui correspond aux critères d’un choix informé. Le patient n’a pas vraiment le choix. »