Moscou et Ankara avaient annoncé avoir signé le 12 janvier un accord spécifiant les mécanismes pour « coordonner » leurs frappes aériennes en Syrie contre des « cibles terroristes ».
Jusqu'alors, la coalition dans le nord de la Syrie venait en aide aux Kurdes du nord du pays qui se battaient contre les jihadistes de l'organisation Etat islamique. Les Kurdes de Syrie, réunis au sein des Forces démocratiques syriennes, ont toujours été considérés, et à juste titre, comme l'allié de la coalition le plus efficace contre les jihadistes.
En revanche, pour Ankara, les Forces démocratiques syriennes ne sont que le faux-nez des milices kurdes intitulées YPG. Pour les Turcs, les YPG (Unités de protection du peuple) tentent de conquérir le plus de territoire possible pour établir une région autonome kurde en Syrie et faire plus tard la jonction avec les Kurdes de Turquie et ceux d'Irak. De quoi donner des cauchemars au président turc.
Or, depuis deux jours, la coalition vient en aide aux soldats turcs qui tentent de conquérir al-Bab avant que les Kurdes ne le fassent. C'est donc une course de vitesse dont les Forces démocratiques syriennes feront les frais. Autrement dit, les prétentions kurdes de Syrie doivent être revues à la baisse, au terme d'un arrangement des membres influents de la coalition anti-jihadiste.
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