Syrie: les contours de la réunion d’Astana se précisent

Pour la première fois depuis le début du conflit en 2011, les Etats-Unis ne seront pas parties prenantes dans les pourparlers d’Astana sur la Syrie, même si Moscou souhaite que la nouvelle administration de Donald Trump soit invitée au Kazakhstan.

Ni les Etats-Unis ni les Nations unies ne seront directement impliqués dans ces négociations d'Astana. Mais Sergueï Lavrov l'a réaffirmé ce mardi 17 janvier : il serait juste à ses yeux que des représentants de Donald Trump puissent assister aux discussions, sachant que les pourparlers débuteront trois jours seulement après l'investiture du nouveau président américain.

Autre confirmation, les discussions d'Astana porteront pour l'essentiel sur l'application du cessez-le-feu et donc sur des questions militaires. A la différence des précédentes tentatives de négociations intersyrienne, Astana sera une « rencontre entre personnes qui s'affrontent les armes à la main et qui contrôlent des territoires concrets », a ainsi rappelé Sergueï Lavrov.

De ce point de vue, l'annonce par les principaux groupes de la rébellion de leur participation aux discussions d'Astana peut être déjà considérée comme une victoire de la diplomatie russe. Comme à Genève il y a un an, la délégation rebelle sera dirigée par Mohamed Allouche, du groupe rebelle Jaïch al-Islam. Face à lui, le régime enverra un autre visage connu des négociations intersyriennes : Bashar Jaafari, l'ambassadeur de la Syrie auprès des Nations unies.

En Syrie, l'attente, l'espoir et la peur

Selon Tariq Dimashqui, militant de l’opposition, la population syrienne attend avec impatience le début de ces discussions avec l’espoir de mettre un terme au conflit. « Ici les gens sont en faveur des négociations. La population est fatiguée et n’en peut plus de cette guerre. La guerre, les batailles, les bombardements n’apportent aucun résultat. Au final il n’y a pas de vainqueurs. Militairement, personne ne prendra le dessus dans ce conflit ni l’opposition, ni le régime. C’est une guerre d’usure où il n’y a que des perdants. »

Mais le militant nuance néanmoins, si les gens sont prêts à donner « leur chance à ces négociations », ils ont aussi « très peur ». « Ils ont peur de la Russie. La Russie est l’allié du régime de Damas. Du coup on voudrait bien comprendre comment la Russie pourrait jouer son rôle de parrain des négociations tout en restant neutre. La Russie est à la fois juge et partie et cela inquiète les gens ici. »

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