Pour ces pourparlers d’Astana, on prend presque les mêmes participants mais hors de question de recommencer de la même manière. Les précédentes négociations à Genève, sous l’égide des Nations unies et encadrées par les puissances occidentales, ont clairement été un échec.
Mais cette fois-ci l’approche a changé. Moscou, à la manœuvre, impose de nouvelles priorités. Pas question de chercher une solution politique en Syrie comme lors des précédentes négociations en Suisse. Les principaux protagonistes ont pour mission de conclure d’abord et avant tout un cessez-le-feu.
Selon Moscou, seule une trêve durable permettra d’ouvrir ensuite le dossier de l’avenir politique de la Syrie. Ce nouveau schéma semble en tout cas convenir aux différentes parties. Toutes donnent leur accord : le régime, l’opposition et même les groupes rebelles du nord et du sud de la Syrie, confirment leur présence à Astana et acceptent de s’asseoir à la même table des négociations.
Sur ce dernier point c’est sans doute l’influence de la Turquie, proche de l’opposition syrienne, et ayant scellé un accord avec la Russie et l’Iran, qui a fait la différence.
Consensus autour d'un règlement politique de la guerre
Pour le ministre saoudien des Affaires Etrangères, Adel al-Jubeir, dont le pays soutient l'opposition syrienne, les paramètres d'un règlement de ce conflit n'ont pas changé. « La prise d'Alep peut être vue comme un revers momentané pour l'opposition modérée, mais c'est une bataille dans une guerre longue et cette guerre se poursuit, explique à RFI le ministre, de passage à Paris.
Il y a un consensus international qui s'est développé depuis un an pour un règlement politique de la crise syrienne. A présent tout le monde est d'accord avec cela. Donc je vois cela comme un progrès. Cela peut prendre un peu de temps ; il y aura d'autres pourparlers... Il y a des discussions maintenant pour un cessez-le-feu national en Syrie et ensuite pour aller à Genève et passer aux discussions politiques, et nous savons comment se concluront les discussions politiques : la Déclaration de Genève-1 et la résolution 2254 du Conseil de sécurité des Nations unies prévoient la formation d'un conseil de transition qui gère les affaires de l'Etat, rédige une nouvelle Constitution et organise l'élection d'un nouveau gouvernement... Cela n'a pas changé que vous soyez de ceux qui disent qu'Assad doit s'en aller, ou que vous n'en soyez pas... »