Avec notre correspondante à Erbil, Oriane Verdier
Après Bagdad, où il s’est entretenu avec son homologue irakien Haïdar al-Abadi pour ouvrir la voie vers l'apaisement des tensions provoquées par la présence des troupes turques au nord de Mossoul, le Premier ministre turc Binali Yildirim a poursuivi sa tournée dans le Kurdistan irakien. Ankara et Erbil y ont réaffirmé le maintien et le développement de leurs échanges économiques et énergétiques, mais également leur union de lutte.
« Nous devons nous battre ensemble contre la maladie de la terreur », a affirmé le président kurde irakien Massoud Barzani. A ses côtés, le Premier ministre turc a alors renchéri : « Les terroristes du groupe Etat islamique et les terroristes du PKK ne sont pas qu'un problème turc ; c'est un problème également ici au Kurdistan, en Irak et en Syrie. »
Turcs et Kurdes irakiens sont en effet unis sur tous les fronts. C'est sur des terres kurdes que les Turcs ont installé leurs troupes dont la présence est contestée par Bagdad. Mais c'est aussi avec le gouvernement kurde irakien que les Turcs combattent le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK). Le PDK, parti du président kurde irakien, est en conflit froid avec son frère ennemi dont les bases sont installées au Kurdistan irakien et bombardées depuis deux ans par la Turquie.
Le gouvernement de Massoud Barzani a également fermé ses frontières avec le Kurdistan syrien dirigé par le PYD, considéré au même titre que le PKK comme un groupe terroriste par la Turquie.