Cessez-le-feu en Syrie: les Kurdes marginalisés?

Après l'entrée en vigueur d'un cessez-le-feu plus ou moins respecté en Syrie, la Russie annonce qu'elle veut faire adopter une résolution afin que l'ONU apporte son soutien à cette trêve négociée par Moscou et Ankara. Ce tournant dans le conflit syrien risque de marginaliser les Kurdes de Syrie très présents dans le nord du pays où ils luttent contre le groupe Etat islamique (EI).

La Russie, la Turquie et l'Iran veulent parrainer de nouvelles négociations de paix entre le régime de Bachar el-Assad et l'opposition syrienne. Mais les Kurdes de Syrie, eux, ne sont pas invités.

Joint par RFI, un responsable du Parti de l'union démocratique (PYD) confirme que la principale force politique kurde syrienne est tenue à l'écart de l'initiative annoncée cette semaine par Vladimir Poutine.

Peut-être une condition posée par la Turquie, dont la priorité absolue est d'arrêter la progression des milices kurdes syriennes à sa frontière.

Pas de lutte contre l'EI sans Kurdes

Ankara est même intervenue militairement en Syrie ces derniers mois pour empêcher ces forces kurdes d'étendre les territoires qu'elles contrôlent et pour lesquels elles revendiquent un statut d'autonomie.

La Turquie est elle-même confrontée à une rébellion kurde, celle du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), étroitement lié à celle de Syrie.

Ces derniers mois, Ankara a vivement critiqué les États-Unis, qui soutiennent militairement les forces kurdes syriennes. Ces dernières ont en effet montré leur efficacité dans le combat contre le groupe Etat islamique.

Les Forces démocratiques syriennes, formées autour des milices kurdes, se préparent d'ailleurs à l'offensive contre Raqqa, la capitale autoproclamée de l'organisation jihadiste en Syrie. Pour qui prétend lutter contre le groupe Etat islamique, il est aujourd'hui difficile de se passer des Kurdes de Syrie.

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