Avec notre correspondant à Beyrouth, Paul Khalifeh
Damas et ses environs sont alimentés en eau potable par la source de Aïn al-Fayja, située à Wadi Barada, une région contrôlée par les rebelles, au nord-ouest de la capitale.
La contamination de l’eau au diesel a coïncidé avec une vaste offensive lancée par l’armée syrienne pour reprendre cette région montagneuse stratégique, non loin de la frontière avec le Liban. D’importantes forces, dont des avions, des blindés et de l’artillerie, sont mobilisées dans cette bataille dont il est peu question dans les médias.
L’armée syrienne a lancé cette attaque après le refus des groupes rebelles, menés par Fateh al-Cham, l’ancien Front al-Nosra, d’un accord d’évacuation, semblable à ceux qui ont été conclus autour de la capitale. Cette offre prévoit le départ vers Idleb des combattants qui refusent l’amnistie et la normalisation de la situation de ceux qui décident de rester.
Les rebelles ont rejeté l’accord et choisi de se battre. Le gouvernement syrien les accuse d’avoir pollué l’eau et menacé de détruire la source de Aïn al-Fayja pour obtenir l’arrêt de l’offensive. Les insurgés affirment, pour leur part, que la contamination est due aux raids aériens.
Résultat : cinq millions de personnes sont privées d’eau potable. Pour faire face à la pénurie, la municipalité de Damas utilise ses réserves, mais les quantités disponibles suffisent pour quelques jours seulement.