Cessez-le-feu annoncé à Alep, avant l'évacuation des civils et des rebelles

L'ambassadeur russe à l'ONU Vitali Tchourkine a annoncé ce mardi 13 décembre que l'armée syrienne a cessé ses frappes contre les dernières poches rebelles d'Alep. Ce cessez-le-feu fait suite à l'accord ce mardi sous la houlette de la Russie et de la Turquie pour permettre l’évacuation des civils et des rebelles à Alep. Il devrait entrer en vigueur dans la nuit.

Par la voix de son ministère des Affaires étrangères, Ankara a confirmé ce mardi qu'un accord de cessez-le-feu a été conclu après des discussions entre la Russie et l'opposition syrienne à Alep-Est. L'accord prévoit l'évacuation des civils puis des combattants rebelles.

Un peu plus tôt, l'ambassadeur de la Russie aux Nations unies Vitali Tchourkine avait annoncé que l'armée syrienne avait cessé ses opérations contre les dernières zones d'Alep tenues par les rebelles afin de permettre aux habitants et aux combattants rebelles de quitter la ville. Conclu sous la houlette de la Russie et de la Turquie, soutiens respectifs du régime de Damas et des rebelles, l'accord devrait entrer en vigueur dans la nuit. 

Le CICR prêt à intervenir

L'évacuation des civils commencera à 5h, heure locale, a précisé le président du conseil local d'Alep-Est. D’après les responsables rebelles interrogés par l’AFP, celle des rebelles aura lieu dans un second temps. Tous doivent être évacués à bord de bus vers l’ouest de la province d’Alep ou dans la province d’Idlib, tous deux sous contrôle rebelle. Cette évacuation pourrait être supervisée par le Comité international de la Croix-Rouge. « On est prêts à jouer le rôle d'intermédiaire neutre et d'être sur place pour assister les civils qui sont dans le besoin lors de cette évacuation », a déclaré à RFI Krista Armstrong, porte-parole du CICR.

L'ambassadrice américaine aux Nations unies Samantha Power a demandé le déploiement « d'observateurs internationaux impartiaux » pour superviser l'évacuation en toute sécurité, car, a-t-elle déclaré, « les civils ont peur d'être abattus ou d'être emmenés dans un des goulags d'Assad ». De son côté, l'ambassadeur russe Vitali Tchourkine a indiqué que dès lors que « cette zone sera sous le contrôle du gouvernement syrien, il ne sera pas nécessaire pour les civils encore présents de partir », et que « des dispositions humanitaires sont en place. »

Des dizaines de milliers de personnes sont toujours assiégées dans les derniers quartiers tenus par les rebelles à Alep. La communauté internationale s’est alarmée ces dernières heures de la situation sur place, multipliant les appels à un cessez-le-feu, alors que de multiples témoignages ont fait état d’exactions commises par l’armée syrienne et ses alliés.

Cette accord a été conclu alors qu'une réunion d'urgence du Conseil de sécurité de l'ONU, demandée par la France et le Royaume-Uni, se tenait ce mardi soir à New York. Une réunion qui confirme le hold up de la Russie sur la crise syrienne, analyse notre correspondante à New York, Marie Bourreau. Moscou mène totalement les débats. Tandis que les diplomates se livraient à des discours laconiques en dénonçant l'impuissance de la communauté internationale et du Conseil à éviter qu'Alep ne devienne un nouveau Guernica ou Srebrenica, la Russie a montré qu'elle avait un coup d'avance en annonçant le cessez-le-feu conclu avec l'aide des Turcs.

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