Syrie: la fuite éperdue des civils d'Alep sous les bombes

Alors que deux nouveaux quartiers d'Alep-Est sont tombés aux mains de l'armée gouvernementale ce dimanche, l'évacuation des civils qui tentent d'échapper aux combats se poursuit. Ils fuient les violents bombardements rapportés ce dimanche matin par l'Observatoire syrien des droits de l'Homme, organisation qui dispose d'un vaste réseau d'informateurs sur le terrain. Selon l'ODSH, plus de 10 000 habitants ont quitté les quartiers rebelles dans la nuit de samedi à ce dimanche.

Les civils fuyant la partie Est de la ville passent par la porte Laaziza, au sud-est ou par la porte Bab Adid dans la Vieille ville. On estime à environ 50 000 le nombre de personnes ayant quitté la partie assiégée de la ville au cours des derniers jours et 1200 rebelles ont déposé leurs armes, rapporte Safa Mkana, envoyée spéciale de nos confrères de MCD. Les civils sont ensuite emmenés vers des centres d’hébergement provisoires qui se trouvent dans la région de Jibril en banlieue d’Alep. Ils seront ensuite évacués vers d’autres régions.

Par ailleurs, certains des habitants qui avaient fui les combats commencent à revenir chez eux dans le quartier Massaken Hananou. C’est l’un des premiers quartiers récupérés par les forces loyalistes il y a deux semaines.

Selon l'OSDH, 120.000 personnes ont quitté Alep-Est depuis la mi-novembre: 90.000 vers les quartiers gouvernementaux et 30.000 vers ceux tenus par les Kurdes.

Le désespoir des habitants assiégés

Dans les quartiers toujours sous contrôle des rebelles, complètement encerclés depuis quatre mois, la sitation est chaque jour plus dramatique. Aucune aide n’a pu être acheminée aux 400 000 habitants. « Les conditions de vie dans la partie est d’Alep sont catastrophiques, raconte Hassoun, jeune habitant de Alep-Est joint hier alors que les combats faisaient rage, interrogé par RFI. On est entre la vie et la mort, on ne dispose plus de produits de premières nécessités. Impossible de trouver de la farine, du pain, de la nourriture ou des médicaments. Depuis deux mois, il est très difficile de se faire soigner. Seul un centre médical essaie de soigner plus de 400 000 personnes encerclées dans ces quartiers d’Alep. C’est très difficile de voir un ami, un voisin blessé ou en train de mourir sans que l’on puisse rien faire pour lui. C’est inhumain ! »

 

 

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