Syrie: des civils fuient les bombes à Alep, les troupes d'Assad avancent

A Alep, les événements se sont accélérés ces dernières 24 heures avec la prise par l’armée syrienne et ses alliés de plusieurs quartiers rebelles, à l’est et au nord-est de la ville. Pas loin de 10 000 civils ont pu quitter les secteurs sont contrôle de l’opposition armée pour fuir les combats.

Avec notre correspondant à Beyrouth,  Paul Khalifeh

Avant de lancer l’assaut, l’armée syrienne et ses alliés utilisent une grande puissance de feu : artillerie, lance-roquettes multitubes, avions et hélicoptères, un véritable déluge de feu s’abat sur les positions rebelles. Puis l’infanterie passe à l’attaque à partir de plusieurs axes. Dans le même temps, des opérations de diversions sont lancées sur les autres fronts de la ville, pour disperser les forces rebelles. C'est cette stratégie militaire qui explique la progression rapide des troupes gouvernementales.

La prise de Massaken Hanano, à l’extrémité est d’Alep, samedi, a permis aux troupes gouvernementales, dimanche, d’enfoncer des lignes de défense improvisées à la hâte par les rebelles. La progression était rapide et les positions des groupes armées sont tombées comme des dominos. L’armée syrienne a pris la majorité de la partie nord et les rebelles ont été repoussés dans la poche de Haidariyé. Elle a aussi pris la majeure partie du quartier central de Sakhour, ne laissant qu’un étroit couloir de repli pour les rebelles, pour les encourager à se retirer vers les derniers secteurs encore sous leur contrôle, au sud-est de la ville. Quelques centaines de mètres seulement séparent les troupes loyalistes venant de l’est et celles qui sont stationnées dans la partie ouest d’Alep. En moins de deux jours, le régime s'est emparé d'environ 30% des territoires contrôlés par l'opposition, selon l'OSDH.

Pour la première depuis le siège d’Alep, en juillet dernier, des civils ont pu quitter la zone de combat. Selon l’Observatoire syrien des droits de l’homme, 6000 civils ont fui vers le quartier de Cheikh Maksoud, tenu par les milices kurdes, au nord d’Alep. Le ministère russe de la Défense a indiqué que 2 500 autres personnes, dont 800 enfants, ont été évacuées par l’armée syrienne vers les zones gouvernementales. Des images vidéos montrent des femmes, des enfants et des personnes âgées, effrayés et les traits tirés par la fatigue, en train d’être évacués par des soldats réguliers. Ils sont momentanément installés dans des écoles ou des terrains de sport.

Plus de 10 000 civils ont pu quitter les quartiers rebelles depuis dimanche soir, mais des dizaines de milliers d’autres sont toujours pris au milieu des combats, qui se poursuivent avec violence.

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