Ce sont le drame que vit la population d'Alep dont les quartiers rebelles sont sous le feu des bombardements des troupes syriennes et de leurs alliés, la catastrophe humanitaire en cours en Syrie et le recours aux armes chimiques établi la semaine dernière par des experts mandatés par les Nations unies, qui poussent Jean-Marc Ayrault à agir une nouvelle fois. En mai dernier la France avait déjà été à l'initiative d'une réunion sur le conflit syrien.
« Nous sommes là face à une guerre totale, qui aujourd’hui se traduit par la démoralisation de la population civile d’Alep, près de 300 000 personnes. Il n’y a plus d’hôpital, on voit ces bébés dans des couveuses, qui sont obligés d’être enlevés de l’endroit où ils étaient soignés. Et c’est ça la réalité. Est-ce qu’on va rester indifférent ? La France ne va pas le rester et la France n’est pas indifférente. Elle est engagée.
Aujourd’hui il y a un million de personnes qui sont assiégées, selon les chiffres de l’ONU. Pas seulement à Alep, mais aussi à Homs, à la Ghouta, à Idleb… C’est la réalité de la situation en Syrie aujourd’hui ».
Les pays « amis de la démocratie syrienne »
« J'ai pris l'initiative... de réunir à Paris dans les prochains jours les pays amis de la démocratie syrienne, de l'opposition syrienne démocratique », a déclaré le ministre des Affaires étrangères qui a énuméré les pays invités : la France, l'Allemagne l'Italie, la Grande-Bretagne mais aussi les États-Unis, les pays arabes, comme l'Arabie saoudite, le Qatar, les Émirats arabes unis, la Jordanie, et la Turquie.
« Il faut absolument que la communauté internationale arrête de détourner le regard. C'est une réalité terrible qui se produit là-bas », et « il est urgent de réagir », a martelé le chef de la diplomatie française.
« Nous n'avons pas l'intention de ne rien faire. Notre combat pour défendre la population civile syrienne continue », a insisté Jean-Marc Ayrault, qui demande aussi que le Conseil de sécurité de l'ONU adopte une résolution condamnant l'usage d'armes chimiques en Syrie et prévoyant des sanctions contre les auteurs de ces actes « inhumains ». Rappelons que dans un rapport rendu public vendredi, des experts des Nations unies ont établi que l'armée syrienne avait procédé à une attaque chimique sur la localité de Qmenas, dans la province d'Idleb (nord-ouest de la Syrie), en mars 2015.
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