Avec notre correspondant à Jérusalem, Guilhem Delteil
C’est un bout de papyrus dont la taille se mesure en centimètres. Un manuscrit de dimension modeste sur lequel figure une inscription tronquée. Mais malgré les apparences, c’est un document extrêmement précieux, assure Pnina Shor, commissaire d’exposition au sein de l’Autorité israélienne des antiquités. « La majorité des manuscrits de la mer Morte - en fait, tous les manuscrits de la mer Morte sauf deux - sont de la période du Second Temple. Mais celui-ci est de la période du Premier Temple. Et en plus, c’est le seul qui mentionne le nom de Jérusalem », précise-t-elle.
Le papyrus ayant 2 700 ans, c’est là la plus ancienne mention de la ville en dehors de l’Ancien Testament. Une mention faite en hébreu. Mais faut-il pour autant faire un lien entre la présentation de ce papyrus, récupéré il y a quatre ans par les Israéliens, et la polémique autour des textes de l’Unesco ? Pnina Shor s’en défend. « Je ne vais pas dans cette direction. J’essaye de détacher la politique de mon travail. Nous, les archéologues, on traite de faits et je vous ai présenté les faits. C’est un papyrus de l’époque du Premier Temple qui mentionne Jérusalem. Vous en faites ce que vous voulez », conclut-elle.