Avec notre envoyée spéciale à Erbil, Oriane Verdier
Dans la grande église blanche construite spécialement pour les habitants du camp, les fidèles sont calmes. Pour l'heure, pas de cri de joie. Youssef vient de Qaraqosh. Lui et ses voisins sont anxieux à l'idée de savoir enfin si leur ville est toujours sur pied.
« Hier nous voulions voir des images de notre ville, de nos églises. Pour l'instant je n'ai aucune information pour savoir si notre maison est encore là ou pas. Mais ne pensons pas à ce sujet pour l'instant! Même si je ne peux pas imaginer rentrer et ne pas retrouver ma maison. Mais si c'est le cas, ce n'est pas grave, je peux la reconstruire... Je suis vivant », confie-t-il.
A côté de Youssef, une mère de famille prend son petit garçon par la main. Nada vient de Bartella. « J'ai vu qu'il y avait des combats là-bas, dit-elle. Mais grâce à Dieu ils ont pu avancer. Nous nous attendions à cette libération. Mais quand j'ai entendu la cloche qui sonnait à la télé, j'étais tellement heureuse ! »
Malgré ce sentiment de bonheur, Nada prévoit de partir en Australie avec son fils : « Mon plus jeune fils est ici et il doit construire son futur. Je vais partir avec lui. Ensuite je reviendrai peut-être. Mais ici il n'y a pas d'éducation et pas de sécurité. Les enfants non plus de futur à Bartella. »
Pour l'heure chaque famille rentre dans le bungalow qui lui sert de maison depuis deux ans et demi. Il faudra attendre que la ville soit stabilisée et déminée pour que chacun sache enfin si sa maison est toujours habitable.