Reportage à Qarayah, centre de commandement des forces irakiennes

Septième jour d’opérations militaires pour la libération de Mossoul. Les forces irakiennes progressent rapidement. Elles sont quasiment aux portes de la ville. L'objectif est désormais d'encercler entièrement les jihadistes du groupe Etat islamique. Reportage au coeur du centre de commandement des forces irakiennes, à Qayarah.

Avec notre envoyé spécial à Qayarah,  Sami Boukhelifa

L’imposant général Fares Abas est accroché à sa radio. Ses hommes déployés sur le terrain remontent en direction de Mossoul par le front sud. Ils transmettent leur position. Lui comptabilise les villages reconquis sur une énorme carte accrochée au mur.

« Le centre de Mossoul est là ! Et tous ces villages nous les avons repris. D’ici jusqu’en bas de la carte toutes ces positions sont à nous. Trente-deux villages en tout. Nos opérations se concentrent désormais sur cette zone que nous allons aussi reprendre. »

La carte du général mesure trois mètres sur quatre. Un plan resserré de Mossoul et sa province. Des flèches en bleu désignent les troupes irakiennes. Des croix rouges sont placées sur les principales localités autour de la ville.

« En six jours, en six jours nous avons repris toute cette région alors que nous avions prévu deux semaines. Daech est un Etat de pacotille. Daech n’existe que grâce à la surcommunication. »

Au-delà de cette « surcommunication », le groupe Etat islamique garde une importante force de nuisance. Tout autour du centre de commandement des forces irakiennes d’épaisses colonnes de fumée noire assombrissent l’horizon. En se repliant, les jihadistes ont mis le feu aux puits de pétrole.


 ■ Le Premier ministre al-Abadi opposé à une participation militaire turque

Alors que l'offensive est en cours pour reprendre Mossoul, les autorités irakiennes font savoir qu'elles n'ont pas besoin de l'appui militaire de la Turquie, telle a été la déclaration ce samedi 22 octobre du Premier ministre irakien Haider al-Abadi à l'issue d'une rencontre avec le secératire d'Etat américain à la Défense. Ashton Carter qui tente ce week-end une difficile médiation entre Ankara et Bagdad. Mais pour Haider al-Abadi, l'Irak s'en sortira sans l'aide de son voisin.

« Nous nous réjouissons d'entretenir de bonnes relations avec nos voisins turcs, tout comme nous nous réjouissons de ne pas être en conflit avec la Turquie en tant qu'Etat voisin de l'Irak. Mais la bataille de Mossoul est une bataille irakienne, ce sont les Irakiens qui l'ont planifiée, ce sont eux qui la mènent. Je sais que les Turcs veulent y prendre part, nous les en remercions, mais nous maîtrisons la situation. C'est pourquoi nous souhaitons leur dire que cette bataille sera menée par les Irakiens. Les troupes irakiennes libèreront Mossoul et les zones alentours. »

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