La bataille de Mossoul n'est pas encore terminée, mais Paris et Bagdad veulent déjà anticiper la suite et « examiner tout ce qui pourra permettre de gagner la paix », affirme Jean-Marc Ayrault. A Paris, le chef de la diplomatie française a ciblé trois priorités : protéger les populations civiles de Mossoul et de la région, leur apporter une assistance humanitaire et, enfin, mettre en place une administration efficace pour stabiliser la ville.
Pour Francois Hollande, cette bataille de Mossoul sera décisive d’un point de vue militaire bien sûr car Mossoul, a-t-il expliqué, est le sanctuaire de l’Etat islamique. Le défi est militaire mais il est également humanitaire et politique, a ajouté le président français : « Il faut préparer l’Irak de demain pour gagner la guerre contre le terrorisme. »
C'est un défi humanitaire avec la protection des populations civiles prises au piège à Mossoul et dans ses environs, et un défi politique pour garantir une vie paisible, une vie organisée aux habitants de la ville, une fois les combattants jihadistes vaincus.
L'enjeu est de taille, car la déliquescence de l'administration irakienne est à l'origine d'une frustration politique qui a servi de terreau aux recruteurs jihadistes. En outre, la population à majorité sunnite de Mossoul craint les éventuelles représailles qu'elle pourrait subir de la part des milices chiites notamment, qui encerclent la ville. L'Iran, principal soutien de ces milices, pourrait sans doute jouer un rôle crucial. Téhéran n'avait pas été invité dans un premier temps à cette réunion, mais la France a finalement décidé de corriger le tir et de convier un représentant iranien à la réunion.
Le Premier ministre irakien Haïder al-Abadi qui s’est exprimé en visioconférence depuis Bagdad s’est voulu rassurant. « Il n’ y a pas de citoyens de seconde zone en Irak, a-t-il notamment déclaré, et nous défendons les intérêts de tous les Irakiens qu’ils soient sunnites, chiites, kurdes, chrétiens, ou yézidis. » Haïder al-Abadi qui a cependant mis en garde la communauté internationale : « Faute de stabilité, faute de reconstruction dans les villes et les régions libérées, il sera impossible d’empêcher le retour du terrorisme. »