Les Casques blancs sont considérés comme les héros d’Alep. Mais après trois ans de travail dans les zones les plus touchées par la guerre, leur vice-président, Abdulrahman Almawwas, avoue qu’ils n’en peuvent plus : « on nous qualifie peut-être de héros, mais on est vraiment fatigués et on a besoin de se reposer ».
Ces derniers mois, leur action est devenue de plus en plus dangereuse. 146 d’entre eux sont déjà morts. Et Abdulrahman Almawwas craint que le bilan ne s'alourdisse. « Le 21 septembre, une de nos équipes en intervention a été visée par une attaque double. C’est-à-dire que lorsque nous allons porter secours sur les lieux d’une attaque, nous sommes victimes d’une deuxième attaque juste après notre arrivée sur place », témoigne-t-il.
Selon lui, cette technique est apparue il y a un peu plus d'un an, quand les Russes ont commencé à intervenir en Syrie. A ses côtés, le docteur Tammam Loudani fait part de son inquiétude sur la situation médicale à Alep. « La situation est catastrophique. Prenons un chiffre : il ne reste que 21 médecins à Alep. Les hôpitaux sont visés par les frappes, nous n’avions jamais vu ça par le passé, c’est catastrophique », raconte-t-il.
Cette crise est donc impossible à résoudre par un cessez-le-feu de huit heures. Pour les Casques blancs, les choses ne changeront pas tant que la communauté internationale ne prendra pas de mesures concrètes.