Syrie: l'armée russe annonce l'arrêt des bombardements russes et syriens à Alep

L'armée russe a annoncé, ce mardi 18 octobre, un arrêt immédiat des raids aériens des aviations russe et syrienne à Alep pour préparer la mise en oeuvre d'une pause « humanitaire », ce jeudi dans la deuxième ville de Syrie. Cette annonce surprise intervient après des semaines de critiques des Occidentaux contre la brutalité des bombardements de l'armée de Bachar al-Assad, soutenue par les bombardiers et les avions d'attaque russes. Pour Moscou, cette trêve ne durera que quelques heures. Les Nations unies s'en félicitent, mais regrettent qu'elle ne concerne que les bombardements et qu'elle soit trop courte.

« Les frappes de l'aviation russe et syrienne ont cessé aujourd'hui à 10h00 », 07h00 TU, a déclaré le ministre russe de la Défense, Sergueï Choïgou, lors d'une réunion de l'état-major russe, expliquant que cet arrêt anticipé des raids est « nécessaire pour la mise en oeuvre de la pause humanitaire » devant permettre aux civils de quitter Alep ce jeudi. Selon lui, « cela permettra la sortie en toute sécurité via six couloirs humanitaires des civils et l'évacuation des malades et des blessés de la partie est d'Alep ». « Au moment où commencera cette pause humanitaire, les troupes syriennes se retireront à une distance suffisante pour que les combattants puissent quitter l'est d'Alep avec leurs armes » via deux couloirs spéciaux, dont la route du Castello, a poursuivi le ministre russe de la Défense.

« Nous demandons aux gouvernements des pays ayant de l'influence sur la partie orientale d'Alep de convaincre leurs chefs d'arrêter les combats et de quitter la ville », a-t-il ajouté en référence aux Etats-Unis.

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Selon Sergueï Choïgou, l'arrêt dès ce mardi des raids aériens doit aider au succès des discussions axées « sur la séparation entre l'opposition modérée et les terroristes à Alep », devant débuter selon lui mercredi à Genève. Lundi soir, l'ambassadeur russe aux Nations unies Vitali Tchourkine a annoncé que la Turquie, le Qatar et l'Arabie saoudite avaient accepté de participer à des discussions avec les Américains et les Russes pour avancer sur ce sujet.

Ces trois pays ont « exprimé leur intention de travailler dur avec ces groupes d'opposition modérés afin qu'ils se dissocient » du Front Fateh al-Cham (ex-Front al-Nosra, branche syrienne d'al-Qaïda), a précisé Vitali Tchourkine. Selon Sergueï Choïgou, des officiers russes sont déjà à Genève pour participer à ces discussions.

Un geste « de bonne volonté »

Le porte-parole du Kremlin Dmitri Peskov a pris le soin de préciser que cette trêve est « purement un geste de bonne volonté des militaires russes » et « aucunement liée » aux critiques émises par la France et l'Allemagne.

Les Nations unies se félicitent de cette annonce, mais regrettent que les combats au sol continuent. « Nous sommes bien sûr satisfaits s'il y a une réduction des combats (...) parce que cela protégera les civils », a déclaré Jens Laerke, porte-parole d'OCHA (bureau des Nations unies pour l'aide humanitaire), lors d'un point de presse. Mais lorsque les armes se taisent, nous avons besoin que toutes les armes soient silencieuses » avant qu'« une aide humanitaire d'urgence soit livrée dans la zone et que les malades et les blessés puissent être évacués ».

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