Chez les colons israéliens, Shimon Peres laissera un souvenir contrasté

Depuis l'annonce du décès de Shimon Peres, mercredi, nombreux sont les Israéliens qui rendent hommage à l'ancien président, prix Nobel de la paix en 1994. Ils ont été des milliers, jeudi 29 septembre, à venir saluer son cercueil exposé à la Knesset, le Parlement. Dans les colonies israéliennes de Cisjordanie occupée cependant, le Shimon Peres dont on veut se souvenir n'est certainement pas l'artisan du processus de paix avec les Palestiniens.

Avec notre envoyé spécial dans le Goush Etsion,  Nicolas Falez

Les obsèques de Shimon Peres ont lieu ce vendredi à Jérusalem, en présence de dizaines de chefs d'Etat et de gouvernement venus saluer l'ancien président et Premier ministre israélien, qui avait reçu le prix Nobel de la paix pour sa participation aux accords d'Oslo. Ces accords étaient censés permettre, à l'époque, un règlement du conflit israélo-palestinien. Tous les Israéliens n'y ont pas cru, et dans les colonies, désormais, certains restent silencieux à l'évocation du défunt, expliquant qu'ils préfèrent se taire plutôt que dire du mal de lui.

Dans le Goush Etsion, un ensemble de colonies israéliennes en Cisjordanie occupée, les habitants du coin font leurs courses au supermarché ce jeudi, à quelques jours des fêtes juives. C'est le cas du rabbin Avia Hacoen. Pour sa part, il rend hommage à Shimon Peres, l'homme d'une occasion manquée de faire la paix avec les Palestiniens selon lui. « Je pense que si les Accords d'Oslo ont échoué, c'est à cause des Arabes, dit-il, pas à cause de nous. S'il n'y avait pas eu de violence, Shimon Peres serait devenu Premier ministre et on aurait pu avoir la paix. »

Mais la plupart des colons veulent néanmoins faire le tri dans l'héritage du dernier des pères fondateurs de l'Etat d'Israël. Davidi Perl dirige le Conseil régional du Goush Etsion. Certes, il se souvient de Shimon Peres autorisant l'établissement de colonies dans les années 1970. En revanche, il n'est pas tendre avec l'homme des accords d'Oslo et du processus de paix avec les Palestiniens : « A l'époque des accords d'Oslo, il a changé d'avis, et nous pensons que c'est la plus grande erreur de sa vie. Le chemin d'Oslo n'existe plus. Nous n'y avons jamais cru. Nous n'avons jamais cru qu'il fallait donner la terre pour avoir la paix », explique-t-il.

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