Avec notre correspondant à Jérusalem, Guillaume Delteil
Le parti doit organiser des élections internes dans le courant du premier semestre de 2017. Et le départ de Khaled Mechaal se murmurait déjà. L’intéressé le dit désormais officiellement et son intervention, ce week-end à Doha où il vit en exil, ressemblait à un bilan de ses 20 ans de mandat.
L’intervention avait des allures de testament politique. Lui qui a pris la tête du Hamas en 1996 assure vouloir se garder d’un écueil : empêcher la jeune génération de prendre les rênes de sa formation. Khaled Mechaal l’affirme donc, en parlant de lui à la troisième personne : « Khaled Mechaal sera, l’année prochaine, un ancien chef du bureau politique du Hamas. »
Et à quelques mois de son départ annoncé, Khaled Mechaal a porté, ce week-end, un regard sur son action à la tête de la formation, reconnaissant « des erreurs »lors de la prise du pouvoir du Hamas dans la Bande de Gaza en 2006. Avoir remporté les élections, juge-t-il désormais, « n’était pas suffisant pour renoncer à l’unité nationale ».
Un message aux Palestiniens, et un autre adressé aux Israéliens. Le ton est alors nettement moins conciliant : « Le Hamas, assure-t-il, a reconstitué son stock d’armes. » Il est même, à l’en croire, bien supérieur à ce qu’il était au commencement de la dernière guerre en 2014.
Une affirmation suivie d’une promesse : même après son départ, le Hamas ne reconnaîtra pas l’Etat hébreu. Car si le chef du mouvement s’apprête à quitter le devant de la scène, personne ne doute qu’il restera un personnage influent.