Les soldats israéliens priés de ne plus se fier aux applications de navigation

Que ce soit pour déterminer l'intensité du trafic ou pour nous permettre d'arriver à bon port dans une région que l'on ne connaît pas, les applications de navigation sont devenues précieuses et de plus en plus développées ces dernières années sur les smartphones. Mais si elles sont de plus en plus utilisées, elles ne sont pas du goût de tout le monde et notamment de l'armée israélienne. Elle demande désormais à ses soldats de ne plus s’y fier.

De notre correspondant à Jérusalem,

A trois reprises ces six derniers mois, des soldats israéliens se sont aventurés dans des localités palestiniennes où ils ne devaient pas être alors qu’ils suivaient les indications d’une application de navigation. La première fois, au mois de mars, deux soldats circulant dans un véhicule de l’armée s’étaient retrouvés dans le camp de réfugiés de Qalandiya, entre Jérusalem et Ramallah, au pied du mur qui sépare la Cisjordanie du territoire israélien. La présence de ces militaires israéliens avait déclenché des violences et ils avaient dû être secourus. Mais les heurts avaient causé la mort d’un Palestinien et quinze autres avaient été blessés.

Les deux incidents suivants ont été moins dramatiques. En avril, deux soldats se sont retrouvés dans le village palestinien de Beit Fajjar, au sud de Jérusalem. Ils ont été visés par des jets de pierre mais il n’y a pas eu de blessés et ils ont pu se sortir seuls de cette situation.

Le dernier incident en date, c’était lundi 12 septembre. Un autre binôme de militaires, de soldates en l’occurrence, est entré dans la ville de Tulkarem. Elles aussi ont essuyé des jets de pierre. Et elles ont dû être secourues par des policiers palestiniens ainsi que des responsables du ministère israélien de la Défense.

La carte routière papier préconisée

La première fois, les soldats s’étaient fiés à Waze, une application créée en Israël et qui a rencontré un grand succès international. A tel point qu’elle a été rachetée plus d’un milliard de dollars par Google. L’application a une option qui permet de ne pas emprunter les routes interdites aux Israéliens. Mais cette option était en l’occurrence désactivée et Waze a indiqué le chemin le plus rapide. Dans les autres cas, le nom de l’application n’est pas connu.

Le ministère israélien de la Défense dit que les applications peuvent être induites en erreur par le fait que certaines localités israéliennes ont le même nom que des localités palestiniennes. Ce fut le cas lundi soir. Voilà pourquoi le ministère de la Défense a donc demandé à ses soldats de ne pas se fier aux applications, une recommandation déjà formulée en mars après le premier incident. Celui qui était alors ministre de la Défense, Moshe Ya’alon, préconisait d’utiliser une carte routière en version papier. Finalement, rien de tel que les bons vieux outils même dans un pays qui se targue d’être à la pointe des nouvelles technologies.

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