L'appel à l'aide de l'opposition syrienne avant l'Assemblée générale de l'ONU

La situation dramatique en Syrie sera au cœur des débats à l’Assemblée générale de l’ONU, qui ouvre ce mardi 20 septembre à New York. Sur le terrain, la trêve est rompue, mais au siège des Nations unies, les diplomates tentent de croire à la possibilité de réactiver le cessez-le-feu. L’opposition syrienne modérée appelle à l’aide.

Avec notre envoyée spéciale à New York,  Anne Corpet

Les Nations unies espéraient ouvrir leur grand-messe annuelle sur fond de trêve en Syrie. Mais à la veille de l’ouverture de l’Assemblée générale, lundi, le bombardement d’un convoi humanitaire organisé par l’ONU vers Alep a brutalement renvoyé les diplomates à leur impuissance.

Au siège de l'organisation, Riad Hijab, coordinateur de l’opposition syrienne, ne cachait pas sa frustration et sa colère. « Assez c’est assez. Le monde se contente de regarder il doit réagir et faire face à ses responsabilités », estime-t-il. Et d'interroger : « Combien de résolutions vaines du Conseil de sécurité ? Pourquoi aucune mesure n’est prise quand elles sont violées ? »

C'est Abdallah al-Mouallimi, l’ambassadeur saoudien aux Nations unies, qui a apporté dans les travées du siège de l'ONU la nouvelle du bombardement du convoi humanitaire. Il a assuré ne pas avoir davantage d'informations, espérant que cette attaque ne signerait pas la fin de l’accord de cessez-le-feu, que les diplomates refusent d’enterrer définitivement.

Réunion sous la présidence conjointe des Russes et des Américains ce mardi

Chacun veut croire à un sursaut de la diplomatie, croire que la communauté internationale trouvera le moyen d’instaurer une trêve durable. Mais Monzer Makhous, porte-parole de l’opposition syrienne, a du mal à contenir son pessimisme. « C'est très mal parti, mais peut-être qu'il y aura quelques progrès lors des réunions du Conseil de sécurité, espère-t-il. Il y a un petit peu [d'espoir], mais c'est vraiment infime. »

De son côté, le ministre français des Affaires étrangères demande aux pays présents de joindre leurs efforts « pour que l'accord de cessation des hostilités soit respecté ». Pour cela, il appelle les Etats-Unis et la Russie à « renforcer le dialogue », même si « on ne peut pas limiter le dialogue à deux pays, aussi importants soient-ils », souligne Jean-Marc Ayrault.

La guerre en Syrie est un enjeu majeur de cette semaine d’Assemblée générale à l’ONU, mais la diplomatie mondiale aura fort à faire pour masquer son impuissance. Les diplomates vont néanmoins poursuivre leur travail : tôt ce mardi 20 septembre, le Groupe international de soutien à la Syrie doit se réunir sous la présidence conjointe des Russes et des Américains.


■ A New York, les premiers pas des uns, les derniers pas des autres

L’Assemblée générale de l’ONU, c’est l’occasion pour chaque chef d’Etat de s’adresser au monde. Pour certains habitués, cette année, ce sera la dernière fois. Il y aura tout d’abord les adieux de Ban Ki-moon.

Le secrétaire général de l’ONU achève son mandat à la fin de l’année, après dix ans à la tête des Nations unies. Barack Obama donnera également ce mardi son dernier discours de président devant l’Assemblée générale.

Pour d’autres, ce sera une première : Michel Temer, désormais président brésilien, ouvrira le bal. Teresa May, Première ministre britannique, s’exprimera en fin de matinée. Avant son homologue canadien Justin Trudeau, qui fera lui aussi sa première apparition devant l’Assemblée générale.

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