Syrie: la trêve entre en vigueur

L'accord de cessez-le-feu en Syrie, que les Russes et les Américains ont conclu vendredi à Genève, est entré en vigueur. Mais certains groupes rebelles ont écrit à Washington. Ils font part de leurs inquiétudes sur les modalités de cet arrêt des combats. D’autres groupes insurgés le disent clairement : ils rejettent cet accord russo-américain.

Une trêve entre régime et rebelles est entrée ce lundi en vigueur en Syrie en vertu d'un accord russo-américain qui exclut les groupes jihadistes, énième effort pour mettre un terme à cinq ans de conflit dévastateur.

Elle est entrée en vigueur à 19h00 locales (16h00 TU), alors que l'opposition et la rébellion n'ont pas encore donné leur accord officiel. Le régime a, de son côté, déjà donné son approbation à la cessation des hostilités. Les troupes de Bachar el-Assad ont annoncé qu’elles observaient une trêve dans toute la Syrie pour sept jours, plus longtemps que prévu donc.

Tous les groupes rebelles sont également concernés par cette trêve, à l’exception des deux principaux groupes jihadistes : l’organisation Etat islamique et le front Fateh al-cham (l'ancien front Al-Nosra). Problème : dans plusieurs régions, les rebelles combattent aux côtés des jihadistes de Fateh al-Cham. En tous cas, le régime syrien ne doit pas bombarder les zones dans lesquelles se trouve l’opposition « et sur lesquelles nous nous sommes mis d’accord », ont expliqué les Américains sans préciser de quelles régions il s’agissait.

Une trêve courte et aléatoire

L’opposition reste prudente face à cette trêve, elle ne l’a pour le moment ni accepté ni refuséee, et à la mi-journée elle réclamait « des garanties », principalement de la part des Etats-Unis.

Du côté de la Turquie, qui intervient elle aussi sur le territoire syrien, le président Erdogan a annoncé qu’il allait dès ce lundi soir envoyer des camions de vivres et de vêtements, principalement à Alep. Une manière de vérifier si Damas respecte la trêve, puisque pour aller à Alep il faut prendre la route du Castello, contrôlée par le régime syrien et dont l’accord préconise la démilitarisation.

Doutes sur le respect de la trêve

Le groupe rebelle Ahrar al Cham, l'un des plus puissants groupes armés, refuse de déposer les armes. Ses combattants se souviennent avoir fait les frais des précédents accords de cessation des hostilités. Ils estiment que les trêves ne font que renforcer le régime de Damas.

De toute façon en Syrie, les trêves sont rarement respectées. L’armée de Bachar al-Assad a, à chaque fois, exclu les groupes jihadistes de ces trêves et comme sur le terrain combattants islamistes et combattants rebelles sont alliés, les bombardements ne s’arrêtent presque jamais et les fronts connaissent rarement des accalmies.

Cette annonce d’arrêt des combats n’a en tout cas n’a rien d’exceptionnelle. Russes et Américains s’étaient réunis une première fois en Suisse début août. Ils ont mis plus d’un mois pour accoucher d’un accord.

Des trêves similaires il y en a eu à chaque Aïd en Syrie. Aucune n’a tenu. Et elles sont même généralement précédées d’une intensification des frappes aériennes menées par les aviations syriennes et russes.

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