Avec notre correspondante de retour de Qayyarah, Oriane Verdier
Dans les rues de Qayyarah, la population chante et danse. Il y a 24 heures pourtant certains hommes portaient encore des armes, ils sont venus en aide à l'armée irakienne.
Jassem, général à la retraite, est l'un des instigateurs de ce mouvement. « Au départ, quinze personnes se sont rassemblées pour résister. Mais une fois Qayyarah assiégée de tous côtés, d'autres personnes ont attaqué les lieux de réunion du groupe Etat islamique et leurs positions. Le peuple avait reçu l'instruction de l'armée de se soulever contre Daech. Il fallait réussir à libérer la ville sans créer de nouveaux réfugiés. L'armée aurait pu reprendre la ville sans les civils, mais la libération aurait été plus compliquée », s'enorgueillit l'ex-général.
Pour le général Najim, commandant de l'opération de reprise de Mossoul, ce premier soulèvement armé est un bon signe pour l'avenir.
« C'est la première fois qu'un groupe à l'intérieur de la ville se bat avec nos troupes contre l'organisation Etat islamique, explique-t-il. Cela veut dire beaucoup pour nous. Cela veut dire que le nationalisme de la population est toujours fort. Ce qui s'est passé en Irak n'est pas simple et pour moi ce mouvement représente une lumière au bout du tunnel, l'espoir que l'Irak guérira de ses blessures. »
Le général espère un mouvement similaire pour la reprise de Mossoul. Divers actes de résistance ont déjà eu lieu dans la deuxième ville d'Irak.