L'affaire est très commentée par tous les Palestiniens depuis quelques jours. Elle fait sourire une partie d'entre eux et rend fou de rage les autres. Jeudi dernier, à l'heure de l'appel de la prière, les habitants de l'ouest de Naplouse ont pu profiter de quelques mesures d'une chanson d’Oum Kalthoum, au lieu du traditionnel chant du muezzin. Le moment a été saisi par un Palestinien sur son téléphone qui a diffusé la vidéo en ligne. Surpris de cet appel très original, il a voulu immortaliser ce moment. Cet épisode est pris très au sérieux par les autorités palestiniennes qui ont ouvert une enquête.
Piratage ou erreur technique ?
Les deux hypothèses sont possibles. En fait pour comprendre comment la célèbre chanteuse égyptienne surnommée « L'astre d'orient » a remplacé le chant religieux, il faut savoir qu'en Cisjordanie, il n'y a pas un muezzin pour chaque mosquée. Les appels à la prière sont réalisés par une seule personne par région. Les autres se branchent simplement sur la fréquence qui diffuse le chant du muezzin. La diffusion de la chanson d'Oum Kalthoum est donc peut-être simplement une erreur de fréquence dans la région de Naplouse. Certains pensent cependant que cela pourrait être une mauvaise blague. D'où l'ouverture de l'enquête pour comprendre l'origine et éviter que cela se reproduise.
Pas une première
Ce n'est pas la première fois que l'appel à la prière est au centre des débats dans le monde arabe. Les anecdotes sur des muezzins qui chantent faux ou qui oublient d'éteindre leur micro une fois l'appel terminé font régulièrement l'objet d'articles dans la presse arabe.
L'an dernier, en Égypte, un muezzin avait été suspendu après avoir modifié le texte de l'appel de la prière du matin. Il avait ainsi demandé aux croyants de « venir prier au lieu de consulter Facebook ». Plusieurs des fidèles du lieu de culte avaient décidé de boycotter l'endroit. L'affaire de la mosquée de Naplouse a en tout cas un intérêt : remettre en lumière la chanteuse Oum Kalthoum et rappeler qu'elle reste une star dans tout le Moyen-Orient, même 40 ans après sa mort.