Avec notre correspondante à New York, Grégoire Pourtier
La session démarre avec le témoignage vidéo d’Abdullah Nawlu. Ce « casque blanc » de la Défense civile syrienne, organisation humanitaire neutre, est le premier à décrire la catastrophe en cours. A Alep, où il se trouve, on souffre et on manque de tout, alors qu’y résident encore 350 000 personnes. En fond sonore, les tirs en rafales résonnent.
Dans la salle feutrée des Nations unies, les témoignages suivants n’en sont pas moins puissants. Le Dr syro-américain Zaher Shaloul, basé à Chicago, a fait plusieurs missions d’urgence à Alep, la dernière en juillet. Il montre ses photos de la ville ravagée. Il raconte ses opérations dans un hôpital de fortune, aménagé sous terre et transmet le désespoir de ses patients.
« Nous n’avons pas besoin de condamnations, de prières ou d’accusations, nous avons eu assez de tout cela, dit-il. Ce que je vous demande, c’est de rencontrer les gens d’Alep et de les voir comme des êtres humains. J’ai une requête : venez vous-même à Alep pour voir ces médecins, ces infirmiers et ces patients. Si trois docteurs de Chicago ont pu le faire, vous pouvez le faire aussi. »
Les diplomates sont accablés par la dureté des mots et des images. L’ambassadrice américaine presse la Russie d’arrêter de faciliter ce siège et d’user de son influence sur le gouvernement syrien pour que cesse cette situation. Le représentant russe dénonce alors une politisation de la discussion et défend l’action de son pays, présent « à la demande des autorités légitimes de Syrie ».