Bombes à sous-munitions au Yémen: l'Arabie saoudite nie, les Etats-Unis doutent

Pas de confirmation officielle aux Etats-Unis mais, selon la revue spécialisée Foreign Policy, Washington a suspendu ses livraisons d'armes à sous-munitions aux pays qui en font usage dans la guerre au Yémen. Depuis, plus d'un an, une coalition commandée par l'Arabie saoudite bombarde les rebelles chiites du Yémen et des voix s'élèvent pour dénoncer les ravages des armes à sous-munitions.

On les appelle armes à dispersion ou bombes à sous-munitions. Ce sont des engins dont la détonation répand des projectiles qui explosent à leur tour ou parfois n'explosent pas tout de suite, ce qui met alors, et sur le long terme, les populations civiles en danger.

L'Arabie Saoudite et les autres pays qui mènent des frappes au Yémen depuis mars 2015 n'ont jamais reconnu l'usage d'armes à sous-munitions dans ce conflit. Pourtant, des organisations de défense des Droits de l'homme ont pu recueillir des preuves sur le terrain. Amnesty International recense six modèles de bombes à sous-munitions de fabrication américaine, britannique ou brésilienne dont des restes ont été retrouvés au Yémen. L'organisation a aussi recueilli des témoignages qui attestent que des civils et notamment des enfants ont été tués ou blessés par ces engins.

Amnesty international, Human Rights Watch et d'autres organisations de défense des droits de l'homme ont publié une déclaration commune appelant à la cessation des ventes et des transferts de toutes les armes et les équipements militaires aux parties en conflit au Yémen en raison du risque d'utilisation de ces armes.

Une convention internationale en 2008

Ces armes à sous-munitions sont interdites par une convention internationale qui date de 2008, dont les Etats-Unis ne sont pas signataires. Les Etats-Unis et des pays européens, dont la France, sont régulièrement critiqués pour leur soutien à la coalition arabe en guerre au Yémen et pour les ventes d'armes aux belligérants.

Interrogé par l'AFP un responsable américain n'a pas confirmé les informations de Foreign Policy annonçant la suspension des livraisons d'armes à sous-munitions à l'Arabie Saoudite et à ses alliés, mais il a reconnu que Washington prenait « très au sérieux » les informations concernant l'usage de ces bombes au Yémen.

Pour sa part, le 24 mai, le gouvernement britannique a annoncé l'ouverture d'une enquête après la diffusion d'informations portant sur l'utilisation au Yémen d'armes à dispersion fabriquées au Royaume-Uni, pays signataire lui du Traité d'interdiction de 2008...

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