Avec notre correspondant à Téhéran, Siavosh Ghazi
Les Iraniens ne pourront pas accomplir le grand pèlerinage de la Mecque en septembre prochain, faute d’accord sur l’organisation de l’événement entre Riyad et Téhéran.
« Les conditions ne sont pas réunies et il est désormais trop tard » pour le Hajj pourtant obligatoire, a déclaré Ali Jannati. Le ministre de la Culture a annoncé l'information en accusant l'Arabie Saoudite de « sabotage ».
L'Arabie saoudite a demandé en effet que les Iraniens se rendent dans un pays tiers pour obtenir un visa et a refusé les vols des compagnies aériennes iraniennes pour emmener les pèlerins à la Mecque.
En 2015, un peu plus de 60 000 Iraniens se sont rendus à la Mecque pour le grand pèlerinage. Mais 2 300 pèlerins, dont 464 Iraniens, ont trouvé la mort dans une immense bousculade. En réponse, Téhéran avait accusé les Saoudiens d'incompétence.
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Cette affaire ne va pas améliorer les relations entre les deux pays. Riyad avait rompu ses relations diplomatiques avec Téhéran après le saccage de son ambassade en janvier. Les Saoudiens avait également rompu toutes les relations commerciales et les vols entre les deux pays.
L'Iran chiite et l'Arabie Saoudite sunnite s'opposent, par procuration, sur toutes les crises régionales, notamment en Syrie, au Yémen, en Irak, mais aussi à propos de Bahreïn et du Liban, comme le rappelle Clément Therme, spécialiste de l'Iran.