Avec notre envoyé spécial à la frontière israélienne avec la bande de Gaza, Nicolas Ropert
Assise à la terrasse d'un café qui fait face à la bande de Gaza, Monette Brami veut profiter de son week-end. Cette Franco-Israélienne de 70 ans s'est installée en 2014 à Ashkelon, à une dizaine de kilomètres de l'entrée de l'enclave palestinienne. La perspective d'une nouvelle guerre à Gaza inquiète cette grand-mère qui se souvient du précédent conflit avec le Hamas.
« Pour moi, c’est un avertissement, il faut s’attendre à quelque chose. On voudrait bien avoir un peu de tranquillité. Dès qu’il y a des problèmes, c’est toujours difficile, mais après il faut prendre la vie comme elle est », temporise Monette Brami.
Israélienne francophone, Shula Friedman redoute, elle, davantage les tunnels du Hamas que les roquettes qui peuvent être lancées depuis la bande de Gaza. A 72 ans, elle craint pour la vie de ses enfants et ses petits-enfants.
« Pour les gens qui vivent tout près, c’est une catastrophe. On ne peut pas s'habituer aux guerres, mais on ne peut pas faire autrement parce qu’ils ne nous laissent pas tranquilles. Ce n’est pas nous qui cherchons la guerre, c’est eux. Ils ne veulent pas qu’on soit là », affirme Shula Friedman.
Mettre le Hamas à terre
Si certains habitants vivent dans l'angoisse d'un nouveau conflit, d'autres au contraire le souhaitent.
Résident du kibboutz Mabuim, situé à moins de 10 km de la frontière avec Gaza, Avi Maimoun dit sa lassitude des conflits a répétition avec le Hamas. Pour cet Israélien père de deux enfants, il faut détruire entièrement les tunnels du Hamas qui menacent la population d'Israël. Une guerre est donc nécessaire.
« Nous espérons que l'armée d'Israël fasse du bon boulot. Le plus important, c'est que l'on soit en sécurité. Si on débute un conflit, il faut le faire jusqu'au bout. Il faut que ce soit la dernière guerre. On en a marre de ces guerres qui se répètent chaque année. Il faut en terminer », estime Avi Maimoun.
Installé à Sderot, la ville israélienne la plus proche de la bande de Gaza, Ilan Segdon partage cet avis. Pour cet Israélien, il faut mettre le Hamas à terre pour l'obliger à céder le pouvoir :
« Moi je souhaite cette guerre. Il faut frapper une nouvelle fois le Hamas. Et il faut que ce soit un coup décisif. Il faut affaiblir le Hamas, insiste-t-il. On a commencé à trouver leur tunnel. Et ça, ça les tue de l'intérieur. Nous avons entièrement le droit de détruire ces tunnels. Tout le monde est censé le comprendre. Ils voulaient tuer des Israéliens avec. On doit les empêcher d'y arriver. »
Une réunion du Conseil des ministres israélien est prévue ce dimanche matin. La situation à Gaza sera discutée en priorité.
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