« Ces camps de tentes étaient installés depuis plusieurs semaines et faciles à voir du ciel » déclare le Haut-commissaire de l'ONU pour les droits de l'homme. Selon lui, le bombardement est très probablement « délibéré » et dans ce cas constitue un « crime de guerre ».
Dans le même communiqué, le Haut-commissariat des Nations unies pour les droits de l'homme évoque des rapports préliminaires suggérant que le gouvernement syrien est à l'origine de l'attaque. « Des informations qui restent à vérifier », précise toutefois cette même source.
De son côté, l'état-major syrien dément avec force, parlant « d'information fausse ». Même démenti de la part de Moscou, allié du régime de Bachar el-Assad : « aucun aéronef russe ou autre n'a survolé le camp », assure le ministère de la Défense.
Selon la Russie, le camp a pu être victime d'une attaque d'artillerie « préméditée ou accidentelle » de la part du Front al-Nosra, mouvement rebelle syrien lié à al-Qaida.
L'ONG Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) note que les victimes étaient des habitants de la province voisine d'Alep qui tentaient de fuir les combats dans cette région.
■ L’ONU condamne et pointe Damas du doigt
Avec notre correspondante à New York,Marie Bourreau
Si le régime de Bachar el-Assad avait voulu prouver qu’il n’était prêt à aucune concession, il ne s’y serait pas pris autrement. L’attaque du camp de réfugiés d’Idleb par les forces du régime ne fait guère de doute ici dans les couloirs de l’ONU, et ce, alors qu’une trêve avait été négociée de haute lutte entre Américains et Russes.
Les Russes comme les Syriens rejettent d’ailleurs la responsabilité de l’attaque aux rebelles qui ne disposent pas de moyens d’aviation. « C’est difficile à croire », a estimé le porte-parole de Ban Ki-moon alors que ce dernier se disait scandalisé de cette nouvelle attaque contre les civils syriens. Il a aussi demandé au Conseil de sécurité de saisir la Cour pénale internationale, la seule habilitée à ouvrir des enquêtes pour crimes de guerre en Syrie.
Mais les Syriens ont toujours bénéficié du soutien des Russes qui ont bloqué toutes les initiatives sur le sujet. Il y a peu de chance qu’il en aille autrement cette fois encore. Moscou a d'ailleurs démontré son soutien sans faille en s’opposant cette semaine à une déclaration du Conseil de sécurité condamnant l’offensive militaire sur Alep.