Cette visite fait suite à celle en début de semaine déjà du chef de la diplomatie italienne. Elle confirme le soutien de l'Europe. Une Europe qui souhaite aujourd'hui agir de concert en Libye pour éviter de laisser un scénario russo-américain s'installer comme en Syrie.
C'est donc dans cette optique-là que Jean-Marc Ayrault et Frank-Walter Steinmeier ont rencontré le Premier ministre libyen sur la base navale de Tripoli. C'est là que siège depuis deux semaines le gouvernement d'union nationale de Fayez al-Sarraj.
Un gouvernement contesté à l'ouest et à l'est du pays, et qui a besoin de soutien, selon les Européens. De source française, on insiste, « il n'y a pas d'alternative à ce gouvernement », « Fayez al-Sarraj incarne aujourd'hui la solution politique ».
La tâche s'annonce cependant difficile. « Ils ne sont pas encore au bout de leur travail », a reconnu Jean-Marc Ayrault devant la presse, ce samedi. Mais le ministre français s'est félicité des premières actions du nouveau gouvernement, telles que la reprise du contrôle de la Banque centrale libyenne et de la compagnie nationale de pétrole.
Concernant une intervention militaire, les deux ministres ont répété que rien ne se feraient sans la demande officielle du gouvernement d'union nationale pour ne pas répéter les erreurs de 2011, a même précisé Jean-Marc Ayrault.
Lundi, il sera de nouveau question de la Libye à Luxembourg avec un dîner des ministres européens des Affaires étrangères et de la Défense. Ils seront en liaison avec le Premier ministre Fayez al-Sarraj et devraient se pencher entre autres sur la question de la formation de policiers et de garde-frontières libyens. L'idée est toujours d'aider de sécuriser le gouvernement et le pays, pas d'intervenir militairement pour l'instant.