Avec notre correspondant à Ramallah, Nicolas Ropert
La vidéo de ce soldat israélien tirant sur Abed al-Sharif, un Palestinien qui avait auparavant attaqué au couteau un soldat israélien continue à faire débat en Israël.
Si une majorité d'Israéliens dit soutenir le geste du soldat, Majed Bamya, diplomate palestinien en poste à Ramallah, réclame lui que le soldat français soit aussi jugé en France.
« Ce que les Palestiniens demandent, aujourd'hui, ce n'est pas la déchéance de nationalité ; c'est de nous assurer que les mécanismes de justice, y compris en France, soient ouverts ; c'est le soutien à la Cour pénale internationale, qui doit absolument ouvrir ces enquêtes ; c'est de prendre des mesures contre Israël tant que c'est une puissance occupante qui viole le droit. Il faut mettre ces efforts pour mettre fin à l'impunité d'Israël, pour ouvrir la voie de la paix. Aujourd'hui, ce Palestinien tué froidement par un soldat israélien révèle l'ampleur de l'impunité à laquelle on a affaire », a-t-il observé.
Depuis bientôt une semaine, la majorité gouvernementale israélienne se déchire sur cette affaire. Dans un premier temps, le Premier ministre Benyamin Netanyahu, avait assuré que cet incident « ne représentait pas les valeurs de l'armée ». Il a été pris à partie par une partie de l'extrême droite qui siège pourtant dans son gouvernement. Le ministre israélien de l'Education a accusé Benyamin Netanyahu de ne pas soutenir ses troupes. « Ne me faites pas la leçon », a répondu le chef du gouvernement en plein Conseil des ministres.