Avec notre correspondant à Rio de Janeiro, François Cardona
Au petit matin mardi, dans tout le pays, près de 400 policiers ont procédé à une centaine de perquisitions et plusieurs dizaines d'interpellations. C'est l'entreprise Odebrecht qui était visée, l'un des plus grands groupes de BTP du Brésil, largement impliqué dans le scandale de corruption Petrobras.
Le procureur en charge de l'enquête affirme qu'Odebrecht avait mis en place un « système professionnel de paiement de pots-de-vin » et qu'il a continué à fonctionner même après l'arrestation de son PDG, condamné à près de 20 ans de prison début mars, dans le cadre de l'affaire de corruption Petrobras. Plus de 2 milliards d'euros ont été détournés.
« Jamais je ne renoncerai »
Le scandale se rapproche toujours plus de la présidente brésilienne, Dilma Rousseff, qui fait face à une procédure de destitution au Parlement. Une commission spéciale de 65 députés est chargée de rendre un avis. L'opposition de droite accuse la présidente d'avoir maquillé les comptes de l'Etat en 2014 pour minimiser l'ampleur des déficits publics et favoriser sa réélection.
Déterminée, elle a décidé de contre-attaquer lors d'un discours au palais présidentiel retransmis en direct à la télévision. « Je n'ai commis aucun crime prévu par la Constitution et les lois, et qui justifierait l'interruption de mon mandat. Ce qui est en train de se passer, c'est un coup d'Etat contre la démocratie ! Jamais je ne renoncerai », a-t-elle clamé, assurant avoir « la conscience tranquille ».
Difficile cependant pour Dilma Rousseff de regagner la confiance des Brésiliens, qui affrontent aussi une grave récession économique. Le gouvernement vient d'annoncer un recul du PIB de plus de 3% pour cette année.