Le chef de la délégation du régime syrien charge son homologue de l'opposition

De nouveaux avions militaires russes ont quitté la Syrie ce matin, conforment à l'annonce de Vladimir Poutine. Ce repli de l'armée russe intervient alors que la question de l'avenir du président Bachar el-Assad reste entière. Damas est sourde aux exigences des opposants syriens et les représentants des deux entités poursuivent leurs pourparlers indirects à Genève. Ce matin c'était au tour de la délégation du régime de retrouver Staffan de Mistura.

Avec notre envoyé spécial à GenèveDaniel Vallot

Bachar al-Jaafari, le chef de la délégation envoyée par le régime syrien, s’exprimait pour la première fois ce matin depuis l’annonce du retrait russe de Syrie. Une annonce qui n’est pas une surprise, a expliqué le chef de la délégation. « Ce retrait est une décision commune, conjointe de Moscou et de Damas », a-t-il ajouté.

Bachar al-Jaafari ne semble guère déstabilisé par le retrait russe alors même que l’opposition syrienne espérait une inflexion de sa part en raison de ce retrait. Le chef de la délégation gouvernementale ne semble d’ailleurs pas disposé à faire de cadeaux à cette opposition, en tout cas celle représentée par le Haut comité des négociations.

Il a d’ailleurs qualifié le chef de cette délégation de l’opposition, Riad Hijab, de « terroriste », avec lequel il n’est pas question de négocier directement, a-t-il ajouté. Le chef de la délégation gouvernementale a remis en question à plusieurs reprises la représentativité de ce Haut comité des négociations.

« Personne ne peut monopoliser le droit de représenter l’opposition », a-t-il dit. Pour le régime syrien, c’est une façon d’obtenir l’ouverture de ces négociations de Genève à d’autres groupes qui lui seraient plus favorables.

De fait, le médiateur de l’ONU, Staffan de Mistura, va recevoir le groupe dit « de Moscou ». Un groupe d’opposants qui ne réclame pas le départ de Bachar el-Assad et qui souhaite justement s’inviter à la table des négociations à Genève.

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