Avec notre correspondante à Kaboul, Mélanie Kominek
C’est une douche froide que le gouvernement afghan et ses partenaires ont reçue samedi 5 mars 2016. C’est officiel, les talibans refusent de négocier la paix. Alors que les combats battent leur plein sur l’ensemble du pays, et que des attaques suicides frappent au cœur même de Kaboul, le coup est rude pour le gouvernement.
Après quatre réunions sous l’égide du groupe quadrilatéral réunissant l’Afghanistan et les Etats-Unis, ainsi que les anciens parrains historiques des talibans, la Chine et le Pakistan, les dirigeants s’attendaient en effet à une reprise directe du dialogue avec les insurgés. Mais les talibans ont démenti leur participation.
Selon eux, aucune condition n’est remplie pour s’asseoir à la table des négociations. Tant que l'occupation des forces étrangères n'aura pas pris fin dans le pays, tant que les talibans ne seront pas retirés des listes noires internationales et que les prisonniers ne seront pas libérés, ces négociations resteront inutiles, juge-t-on du côté des insurgés.
Depuis l’annonce, l’été dernier, de la mort du mollah Omar, chef historique du mouvement taliban, des divisions sont apparues au sein même du mouvement. Et son nouveau chef de file, le mollah Mansour, se heurte à ces rivalités.
On murmure à Kaboul qu’on ne sait même plus à quel groupe s’adresser pour organiser des négociations. Et dans ces conditions, Kaboul devra certainement attendre que les talibans eux-mêmes s’entendent sur leurs propres conditions afin de relancer des pourparlers.