De notre correspondante à Erbil, Oriane Verdier
Dans un hôpital d'Erbil, un petit garçon de onze ans se tient droit, assis sur son lit. Son visage est déformé par les blessures. « Quelqu'un a marché sur une mine et ça a explosé. Mais nous avons continué à fuir, alors une deuxième mine a explosé. Elle était loin de moi, mais une troisième a explosé sur moi. La poussière m'est arrivée dessus et j'ai senti mon visage brûler », raconte-t-il.
Une fois hors de portée des mines et des tirs du groupe EI, certaines familles ont été enfermées dans un camp de fortune à Makhmour. Les peshmergas les soupçonnent de collaboration avec les terroristes.
« On se fait décapiter »
« Les Arabes sont respectueux avec les membres du groupe EI, parce que si l'on fait quelque chose d'incorrect, on se fait décapiter », témoigne Ali. Le jeune homme poursuit : « Depuis que les terroristes sont arrivés, il n'y a plus d'école. Ils prennent tout notre argent. Je suis allé travailler au bazar pour sauver ma famille. Mais mon salaire n'était que de quatre dollars. »
Une fois l'interview finie, un peshmerga referme le camp à l'aide de chaînes et de cadenas. Il affirme que ces familles seront menées au sud de l'Irak, loin du territoire kurde, loin également de leur terre d'origine.