Avec cet accord historique, le Louvre renoue ainsi des liens interrompus avec l'Iran depuis la révolution islamique de 1979, à quelques exceptions près. Un accord avait bien été signé en 2004, mais avait été mis à mal sous la présidence de Mahmoud Ahmadinejad, du fait du regain de tension autour du nucléaire iranien.
Le Louvre revisite la dynastie Kadjar
À l'issue des négociations sur le nucléaire, il était donc tout naturel que les contacts reprennent. Yannick Lintz dirige le département des Arts de l'islam au Louvre. Elle s'est rendue à Téhéran dès juin 2015 avec notamment un projet d'exposition audacieux, sur la dynastie Kadjar.
« Cette dynastie, indique-t-elle, a régné entre la fin du XIXe et les premières décennies du XXe siècle. C’était une dynastie moderne qui vivait dans son époque, connue pour son côté pas forcément très religieux, mais très ouvert à une vie tournée vers une modernité, la luxure, les techniques de photographie, de cinéma, etc. C’est une dynastie que les Iraniens de la Révolution détestaient. Il y a encore quelques années, il aurait été inconcevable d’imaginer de proposer aux Iraniens une exposition sur cette dynastie qui représentait pour eux l’antithèse de la culture iranienne. »
Une ouverture nouvelle de la société iranienne ?
Yannick Lintz ne cache pas son étonnement devant l'enthousiasme de ses interlocuteurs iraniens. Selon elle, c’est le signe d'une ouverture nouvelle de la société iranienne sur une période du passé récent, jusque-là censurée.
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