Avec notre correspondant à Istanbul, Alexandre Billette
Dix mille personnes seraient déjà arrivées face au poste-frontière de la ville de Kilis, 70 000 personnes au total feraient route vers la Turquie, selon le Premier ministre Ahmet Davutoglu, tandis que certaines ONG évoquent déjà plus de 100 000 réfugiés supplémentaires qui pourraient vouloir fuir vers la Turquie si les forces pro-Assad devaient finalement encercler la ville d'Alep.
La Turquie, qui accueille déjà deux millions de réfugiés, « va continuer à ouvrir ses portes à tous », a assuré le Premier ministre, mais dans les faits depuis plusieurs mois déjà, la frontière terrestre est fermée aux réfugiés, et franchissable seulement par les champs avec l'aide de passeurs, un itinéraire de plus en plus risqué.
La ville de Kilis accueille déjà le plus grand camp de réfugiés syriens en Turquie, avec une capacité de plus de 50 000 personnes. Avec les trois milliards d'euros maintenant versés par l'Europe, Ankara pourrait bien être tenté de construire de nouveaux camps de détention pour ces nouveaux réfugiés.
Le ministre français de l'Intérieur Bernard Cazeneuve arrivera d'ailleurs en Turquie ce vendredi. Il devrait notamment se rendre samedi à Izmir sur la côte de la mer Egée face à la Grèce, l'un des points de passage privilégiés des réfugiés en route vers l'Europe.