Un an après la séance de flagellation, Raif Badawi est toujours en prison. Il est en sursis. Selon Ensaf Haidar, son épouse, la santé de son mari est fragile, il observerait une grève de la faim, rappelle notre correspondante à Riyad, Clarence Rodriguez.
Il y a deux mois, il a été transféré dans une autre prison près de Jeddah dont les autorités ne tiennent pas à divulguer précisément la localisation. De son côté, Amnesty international et Reporters sans frontières, très impliqués sur ce dossier, ont lancé une campagne aussi bien pour le jeune blogueur que pour son avocat Waleed Abu al-Khair lui aussi emprisonné. Selon les ONG, la situation des droits de l’Homme s’est considérablement détériorée ces douze derniers mois dans le royaume.
151 exécutions capitales en 2015
Il faut en effet savoir que de nombreux défenseurs des droits humains sont condamnés et croupissent dans les prisons saoudiennes au titre de la loi antiterroriste promulguée en février 2014. Parmi eux le jeune Ali al Nimr 21 ans condamné à mort pour sédition. Il est le neveu du cheikh chiite exécuté la semaine dernière. Faut-il rappeler que l’Arabie Saoudite a battu un triste record : 151 exécutions en 2015.
Malgré la pression internationale et les interventions de différents chefs d’Etat. Les autorités saoudiennes restent inflexibles. Elles ont fait savoir qu’elles n’acceptent aucune ingérence dans les affaires du royaume.
Amnesty reste mobilisée
« Aujourd’hui nous continuons la mobilisation car la situation des défenseurs des droits humains en Arabie Saoudite est très précaire et il est indispensable justement, d’envoyer un signal fort aujourd’hui à l’Arabie Saoudite, pour permettre de libérer les personnes et d’arrêter le harcèlement dont elles sont victimes », explique à RFI Geneviève Garrigos, président d'Amnesty France.
La situation de Raif Badawi reste préoccupante même si « compte tenu de son état de santé mais surtout compte tenu aussi de la mobilisation internationale, les flagellations qui devaient être hebdomadaires, tous les vendredis justement après la prière, ont été suspendues. Pour nous sa situation reste extrêmement précaire puisque sa sentence n’a pas été suspendue, il n’a pas été gracié et il n’y a pas eu de nouveau procès et donc à tout moment les flagellations peuvent reprendre les vendredis ».