Avec notre envoyée spéciale à Bethléem, Murielle Paradon
Plage de la Mangeoire, en face de l’église de la Nativité, les guides touristiques font les cent pas. Aucun client à l’horizon. L’ambiance est à la morosité, comme l’explique Icham, guide à Bethléem depuis près de dix ans : « Avec le dernier soulèvement des Palestiniens contre l’occupation israélienne, la situation ici n’est pas stable, ce n’est pas bon pour attirer les touristes. Et avec le nombre de victimes que nous avons, il n'y a pas de fêtes dans les hôtels, dans les boîtes. Tout est réduit aux simples célébrations religieuses. »
A l’entrée de Bethléem, le Jacir Palace. Cet hôtel de luxe voit régulièrement des affrontements se dérouler sous ses fenêtres. Aujourd’hui, il est pratiquement vide, de nombreux groupes de touristes ont annulé leurs réservations, déplore le gérant de l’hôtel Johnny Kattar. « Normalement à Noël, on est plus que plein, témoigne-t-il. Cette année, on a moins de 50% de taux d’occupation. Nous employons dans cet hôtel 160 personnes. Si la situation continue, nous devrons réduire le personnel, ce qui est vraiment dommageable. »
De nombreux acteurs du tourisme à Bethléem estiment que cette année 2015 sera encore pire que l’an dernier, où la guerre à Gaza avait pourtant fait fuir les touristes.