Avec notre envoyé spécial à Kufr Aqab en Cisjordanie, Nicolas Ropert
Chants guerriers, drapeaux des principaux partis palestiniens, une foule impressionnante converge vers le village de Kufr Aqab où résidait Hadeel Awad. La fille de Diaa Zanter était dans la classe de la Palestinienne de 16 ans. Cette mère de famille est réunie avec un groupe de femmes habillées de noir.
« Ce n'était qu'un bébé, déplore-t-elle. Elle n'avait pas d'arme. Donc ils n'étaient pas obligés de la tuer. Mais ils voulaient la tuer. Les Israéliens tuent tous les Palestiniens qui bougent. Elle est comme notre fille, nous sommes toutes sa mère aujourd'hui. »
L'ambulance se fraie un chemin entre les voitures pour atteindre la maison de la famille. On crie « Dieu est grand » et des slogans de colère sont lancés en direction d'Israël. Bassem, qui ne préfère donner que son prénom, est particulièrement choqué que les autorités israéliennes aient attendu plus de trois semaines pour rendre le corps à la famille. « C'est horrible. Pourquoi doivent-ils garder un corps si longtemps ? Chez nous les musulmans, on doit enterrer nos morts dans les trois jours. Pour quelle raison ont-ils confisqué le corps plus de 20 jours ? Israël ne respecte pas les morts, leurs familles ni les gens », raconte-t-il.
Israël possède toujours les corps d'une trentaine de Palestiniens responsables d'attaques. Une mesure dissuasive, assurent les autorités israéliennes.